Il vous est probablement déjà arrivé de vous acheter (ou que l’on vous offre) un foulard, un peignoir, une taie d’oreiller voire même des dessous en soie. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce type de tissu a le don de vous faire craquer : doux, résistant, chaud, brillant, respirant, il est tout simplement parfait et dure généralement quelques années. Mais savez-vous comment il est fabriqué ? C’est presque sûr que non… Et pour cause, le procédé de fabrication n’est pas franchement agréable à entendre. Explications !
1. La soie ne provient pas des araignées
Contrairement à ce que laisse entendre une idée reçue, la soie ne provient pas des araignées ! Pourtant, la soie produite par les araignées pour tisser leurs toiles pourrait effectivement être utilisée pour fabriquer des vêtements. D’autant qu’elle est plus solide et plus imperméable que la soie ordinaire.
Cependant, il faudrait des dizaines de milliers d’araignées pour ne produire ne serait-ce qu’un kilo de soie. Sans compter que ces arachnides ont la fâcheuse tendance de se manger les unes les autres lorsqu’elles sont enfermées dans le même espace. Pas pratique pour un élevage d’araignées…
2. Il existe des élevages de vers à soie
Étant donné que la soie des araignées est difficilement récupérable, les producteurs de soie se sont tournés vers un animal beaucoup plus abordable : le ver à soie, et plus précisément la chenille du bombyx du mûrier.
Originaire de Chine (on pense à la route de la soie), le bombyx du mûrier (Bombyx mori) est un papillon nocturne domestique sélectionné et élevé uniquement pour produire de la soie. On appelle cette technique d’élevage la sériciculture. Ainsi, il est impossible de trouver le bombyx du mûrier à l’état sauvage.
Mais ce qui intéresse plus particulièrement les producteurs de soie, c’est la chenille du bombyx, qui n’est autre que le ver à soie. Ce dernier se nourrit exclusivement de feuilles de mûrier durant les cinq premières semaines de sa vie, ce qui explique son nom.
3. Pour obtenir de la soie, il faut tuer
Si la chenille du bombyx intéresse autant les producteurs de soie, c’est parce que c’est elle qui produit la précieuse fibre. En effet, alors que le bombyx passe par plusieurs stades, de sa naissance jusqu’à sa mort, c’est uniquement lorsqu’il se transforme en chenille qu’il produit de la soie.
C’est en réalité sa bave qui, en se durcissant, forme un fil de soie blanc. C’est avec cet unique fil, qui mesure tout de même entre 1 et 2 kilomètres de long, que la chenille se tisse un cocon tout autour d’elle. À noter que cette étape dure environ deux jours.
Après s’être fabriqué son cocon, la chenille se transforme alors en chrysalide. Puis elle reste à l’intérieur de ce cocon durant une dizaine de jours. Et c’est là que les choses se corsent. En effet, le procédé de fabrication de la soie impose d’empêcher la chrysalide d’atteindre le dernier stade de son évolution et de se transformer en papillon. La raison ? En perçant son cocon pour sortir à l’air libre, le papillon endommagerait ce fil de soie si précieux !
Pour protéger la soie, la chrysalide doit donc être tuée avant de pouvoir se transformer complètement en papillon et de sortir de son cocon. Pour ce faire, les éleveurs de vers à soie recourent à un procédé appelé « étouffage ». Ce procédé consiste à étouffer le cocon dans une étuve puis à le tremper dans l’eau bouillante.
De cette manière, la chrysalide est tuée sans que le cocon n’ait été abîmé. Le fil de soie est ensuite enroulé sur une bobine puis lavé. Il est alors fin prêt pour le tissage de tissus. À noter tout de même qu’il est nécessaire de tuer 2500 vers à soie pour obtenir un demi kilo de soie. Cela incite à repenser nos habitudes d’achat, n’est-ce pas ?
Bon à savoir : le procédé de fabrication de la soie, découvert il y a plus de 4000 ans, a été gardé secret par la Chine durant pas moins de 2000 ans.
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