Même si l’on a tendance à s’imaginer le monde animal comme un monde empli de pureté et d’innocence et dénué de violence, ce n’est absolument pas le cas. La preuve ici avec cet oiseau que l’on retrouve partout en Europe et qui joue un rôle essentiel dans le maintien de la biodiversité mais qui n’a rien d’un enfant de choeur…
1. Il est conçu pour la chasse
L’Épervier d’Europe (Accipiter nisus) est ce que l’on pourrait appeler un chasseur impitoyable. Et pour cause, ce petit rapace diurne se nourrit presque exclusivement d’oiseaux. Il s’attaque le plus souvent à des proies plus petites que lui (moineaux, mésanges, merles, pinsons, grives, étourneaux, serins, chardonnerets, verdiers, tourterelles, rouges-gorges, hirondelles…).
Généralement, ses proies ne pèsent pas plus de 120 grammes. Toutefois, les femelles de cette espèce étant jusqu’à 25% plus grandes que les mâles, elles peuvent prendre en chasse de plus gros oiseaux, comme des pigeons par exemple.
Parmi tous les oiseaux de proie, l’Épervier d’Europe est particulièrement redoutable. En effet, en un an, un seul épervier peut tuer plus de 1 000 moineaux, 300 merles et 50 pigeons. Rappelons cependant qu’il s’agit là d’un processus tout à fait naturel et que l’impact de l’Épervier d’Europe sur les populations d’oiseaux est bien moins important que celui des chats !
Enfin, l’hiver, lorsque les passereaux se font plus rares, l’épervier n’hésite pas à se nourrir de petits rongeurs, comme des souris ou des musaraignes.
2. Sa population augmente
Auparavant, l’Épervier d’Europe ne pouvait s’observer qu’en campagne, notamment dans les régions arborées. Mais, aujourd’hui, il a également élu domicile dans les zones urbaines, y compris en centre-ville.
D’autant plus qu’il a bien compris que les petits oiseaux avaient tendance à vivre à proximité des jardins, là où la nourriture abonde. De ce fait, les jardins et les parcs constituent des terrains de chasse rêvés pour ce prédateur. En hiver, il se poste d’ailleurs près des mangeoires, à l’affût du moindre mouvement.
3. Sa technique de chasse est bien rodée
Pour attraper ses proies, l’Épervier d’Europe a une technique bien à lui : il se cache, sous une haie ou un taillis par exemple, et attend qu’une proie s’approche. Une fois cette dernière suffisamment près, l’Épervier d’Europe l’attaque alors par surprise. Toutefois, il peut également voler à faible hauteur pour la repérer et fondre sur elle tel un faucon. Et s’il rate son coup, en tant qu’oiseau de proie particulièrement obstiné, il peut aussi la poursuivre sur plusieurs kilomètres.
Pour tuer sa proie, il lui suffit alors de se servir de ses redoutables serres et de son bec recourbé pour la déplumer puis la dépecer.
4. Il est facilement reconnaissable
Un oiseau aux airs de rapace rôde autour de votre jardin et vous aimeriez bien l’identifier ? Pour savoir s’il s’agit d’un Épervier d’Europe, c’est simple, il suffit de regarder son bec. S’il est relativement court, crochu et bleu, il s’agit probablement d’un épervier.
De même, si l’animal présente de grands yeux ronds et jaunes, une longue queue, un poitrail gris-marron composé de fines rayures transversales ainsi que des ailes et une tête de couleur gris-bleu ou gris ardoise, il y a peu de doutes à avoir.
5. Ce n’est pas un « nuisible »
Même si l’Épervier d’Europe est considéré comme un tueur en série d’oiseaux, il n’est en aucun cas considéré comme un nuisible. Au contraire, il s’agit d’une espèce protégée qu’il est interdit de tuer.
Cependant, sa présence dans les jardins peut être source de contrariétés pour ceux qui souhaitent observer à leur guise les petits oiseaux. Pour garantir la sécurité de ces derniers, vous pouvez tout à fait installer les mangeoires à oiseaux dans des cages métalliques à larges mailles qui ne laissent passer que les petits oiseaux. De cette façon, vos oiseaux du jardin seront protégés lors de leurs repas. De même, pensez à privilégier les mangeoires équipées d’un toit !
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