La mise en place du confinement dans de nombreux pays du monde a eu des effets particulièrement bénéfiques sur la faune sauvage, engendrant un retour en force bienvenu de la biodiversité. Mais dans certains pays, l’arrêt des activités humaines n’a pas que des avantages. La preuve en Afrique où les braconniers profitent du confinement pour abattre les animaux sauvages en toute impunité.
L’effondrement du tourisme, un drame pour la faune
La crise du coronavirus Covid-19 semble bien faire les affaires des braconniers. En effet, ces derniers ont accru leur activité, profitant du confinement pour tuer les animaux, et notamment les rhinocéros dont les cornes se revendent à prix d’or sur le marché noir, sans risquer de se faire prendre. En cause ? L’arrêt des activités touristiques.
En effet, comme le rappelle Tim Davenport, en charge des programmes de conservation des espèces pour l’Afrique à la Wildlife Conservation Society et interviewé par le New York Times : « Ces animaux ne sont pas seulement protégés par les gardes forestiers, ils sont également protégés par la présence touristique ».
Il ajoute : « Si vous êtes braconnier, vous n’allez pas dans un endroit où il y a beaucoup de touristes, vous allez dans un endroit où il y en a très peu ». Les braconniers ont donc élargi leur terrain de chasse et s’aventurent désormais dans des lieux auparavant préservés.
Mais la disparition des touristes a une autre conséquence dramatique pour les animaux : les rangers et les gardes-chasse, chargés de traquer les braconniers, ne peuvent plus être payés. De fait, la sécurité des animaux pourrait ne plus être assurée.
En effet, l’activité de ces protecteurs de la nature est financée en grande partie par l’industrie du tourisme. Or, sans touristes, il n’y a pas de rentrée d’argent et les programmes de conservation de la faune sauvage ne peuvent plus être subventionnés.
Les incidents se multiplient
Dans certains pays d’Afrique, notamment en Afrique du Sud et au Botswana, on observe d’ores et déjà les effets néfastes du confinement et de la fermeture des frontières. En effet, un incident lié au braconnage est à déplorer quasiment tous les jours.
Tous les animaux sont concernés : éléphants, lions, léopards, buffles… Mais les rhinocéros suscitent encore plus d’inquiétude, leur population étant d’ores et déjà considérablement fragilisée. En effet, même en temps normal, il s’agit de l’un des animaux les plus braconnés au monde.
De fait, alors que les efforts de conservation de l’espèce avaient commencé à porter leurs fruits, il se pourrait que cette crise sanitaire et économique les réduise à néant.
Bon à savoir : dans d’autres pays du monde, les citoyens étant privés de ressources à cause du confinement, ils se tournent vers le braconnage pour subvenir à leurs besoins. Ainsi, on observe une nette augmentation du braconnage en Afrique, mais également en Asie. Et le pire, c’est que ces néo-braconniers s’attaquent bien souvent à des espèces en danger critique d’extinction dont la vente rapporte plus… La faune sauvage survivra-t-elle à la crise du coronavirus ? Pas si sûr…
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