Le blaireau est présent partout en France. Pourtant il reste méconnu du grand public. La raison est simple : il s’agit d’un animal essentiellement nocturne. De fait, il arrive régulièrement qu’il soit victime d’accidents de la route. Mais la cause de mortalité la plus fréquente chez le blaireau est… la chasse. Et, si les chasseurs abattent cet animal inoffensif, c’est uniquement pour le plaisir. Explications.
Faisons connaissance avec le blaireau…
Mesurant environ 70 cm de long pour 12 kg en moyenne, le blaireau est le plus gros mustélidé d’Europe. Pour rappel, dans la famille des mustélidés, on trouve également la belette, la fouine ou encore le furet.
Animal fouisseur par excellence, le blaireau a pour habitude de creuser ses terriers dans le sol, principalement en forêt. Ces derniers sont d’ailleurs tellement grands et bien aménagés qu’il n’est pas rare que d’autres animaux les investissent, comme les renards ou d’autres mustélidés.
Contrairement à d’autres animaux, le blaireau n’est pas considéré comme « nuisible ». Au contraire, dans de nombreux pays européens, il a même acquis le statut d’espèce protégée. Et pour cause, cet animal aisément reconnaissable à son visage noir et blanc ne provoque pas de dégâts dans les jardins et les cultures, ou alors de façon exceptionnelle.
En réalité, le blaireau préfère se nourrir de vers de terre, qu’il affectionne particulièrement. Mais son régime alimentaire se compose également d’insectes, de baies, d’escargots, de racines… Bref, cet omnivore mange un peu tout ce qu’il trouve !
Le déterrage du blaireau : une pratique cruelle et surtout inutile
L’autorisation de la pratique de la chasse au blaireau en France est d’autant plus incompréhensible que, comme nous l’avons dit plus haut, cet animal n’occasionne aucun dégât. Ou, tout au plus, des dégâts mineurs. Par conséquent, il n’y aucune raison valable qui justifie sa chasse.
C’est également l’avis des militants du parti Europe Écologie-Les Verts qui, dans un communiqué, rappellent que la présence du blaireau « est le gage d’une nature préservée ». Ils ajoutent que le blaireau ne fait pas partie des « nuisibles », mais que pourtant « il est chassable en France – alors que personne ne le mange – et chassé sans répit neuf mois et demi par an. La pratique la plus cruelle et la plus inutile étant le déterrage, ou vénerie sous terre ».
La vénerie sous terre, ou déterrage de blaireaux, est en effet source de nombreux débats. Et pour cause, cette pratique ignoble consiste à traquer les blaireaux à l’intérieur de leur terrier, à l’aide de chiens.
« Quels signaux envoyés à nos concitoyens alors que la période actuelle appelle à plus de solidarité, quand on autorise à des fins de divertissement que des blaireaux endurent des heures de stress, terrorisés au fond de leur terrier, mordus par les chiens – parfois même déchiquetés vivants pour les petits – pendant que les chasseurs creusent pour les atteindre. Ils les extraient brutalement du terrier avec des pinces métalliques qui leur infligent d’atroces blessures. Les blaireaux sont alors exécutés avec un fusil ou une arme blanche (quand ils ne sont pas livrés aux chiens) », se désolent les militants écologistes.
Depuis des années, nombreux sont ceux qui luttent pour interdire la chasse au blaireau, et faire de cet animal une espèce protégée en France, sans succès. Pourtant, de nombreuses pétitions ont d’ores et déjà vu le jour, réunissant des dizaines, voire des centaines de milliers de signatures. Mais le gouvernement reste toujours sourd aux appels de la population, qui plus est lorsqu’il s’agit de protéger les animaux et aller ainsi à l’encontre des petits plaisirs des chasseurs semble-t-il…
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