Vous vous baladez tranquillement en forêt lorsque vous tombez nez à nez avec un petit faon recroquevillé sur le sol. Le premier réflexe (qui nous vient directement du film Bambi, arrêtons de nous mentir) est de vous ruer sur lui pour le prendre dans vos bras, le rassurer puis de le ramener chez vous ou chez un vétérinaire, persuadé(e) que sa vie est en danger. Détrompez-vous, c’est vous qui venez de le tuer.
Un faon seul n’est pas forcément en danger
Si vous trouvez un faon seul, cela ne signifie pas qu’il est abandonné. Durant ses premières semaines de vie, le faon ne possède pas d’odeur corporelle susceptible d’attirer les prédateurs. De plus, son pelage lui permet de se confondre facilement dans le sous-bois. Ainsi, sa mère peut s’éloigner quelques instants dans la journée pour aller lui chercher de la nourriture.
Lorsqu’il se sent menacé, le réflexe du faon est de se coucher sur le sol et de ne plus bouger. S’il vous voit arriver, il est donc fort probable qu’il adopte cette position qui laisse penser qu’il est triste ou blessé, mais en réalité il n’en est rien.
Toucher un faon revient à le condamner
La seule situation qui pourrait justifier votre intervention est si vous trouvez le faon blessé ou le cadavre de sa mère à proximité. Sinon, n’intervenez pas ! Au contraire, faites demi-tour calmement et silencieusement sans regarder derrière vous afin de ne pas l’effrayer.
Si vous touchez un faon, vous risquerez de déposer votre odeur sur lui, ce qui pourrait entraîner le rejet de sa mère. Et sans la protection de sa mère, le bébé est condamné. Ainsi, retenez vos envies de vous jeter sur lui pour le couvrir de bisous et de câlins et continuez votre promenade tranquillement, comme le clame haut et fort cette vétérinaire.
Le cri du coeur d’une vétérinaire
« Aujourd’hui on nous a amené un faon au cabinet. Des clients qui se promenaient dans la forêt ont “trouvé” ce petit et l’ont pris. ERREUR.
En cette période de sortie à la campagne, on souhaite sensibiliser le public. Même si les bébés faons sont irrésistibles, il faut les laisser tranquilles.
Au printemps, trop de promeneurs “ramassent” des bébés faons, en pensant qu’ils ont été abandonnés. Mais en les touchant, ils mettent leur vie en danger.
• NE PAS LES TOUCHER : un faon touché par un humain est rejeté par sa mère. Les chevreuils et cerfs, comme la majorité des mammifères, ont un odorat très développé, et les liens entre mère et petits passent notamment par l’odeur. Le bébé faon risque alors d’être rejeté par sa mère.
• NE PAS LES RAMASSER : les promeneurs, mal informés, pensent bien agir et déduisent qu’un bébé seul est en danger. Les faons restent tapis dans l’herbe et se fondent dans le décor, ils ont un pelage de camouflage, et les mères les laissent souvent seuls pour aller manger, le petit se faisant alors le plus discret possible, et ne fuyant pas en cas d’approche de quelqu’un, comptant sur son camouflage.
Les promeneurs pensent que les mères de ces faons (biches et chevrettes) abandonnent leurs enfants. C’est rarement le cas. La mère n’est jamais loin et espère que l’être humain ne prendra pas son petit.
Si vraiment vous êtes inquiet, passez votre chemin, revenez le lendemain. Le jeune animal ne sera peut-être plus là. En le ramassant, vous compliquerez son intégration en milieu naturel.
Protéger les animaux, c’est aussi laisser “la nature faire” car, généralement, elle fait bien les choses.
— Camille »
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