En Russie comme ailleurs, certains scientifiques tentent encore et toujours de tirer la sonnette d’alarme pour dénoncer le réchauffement climatique. Plus précisément son impact sur des écosystèmes fragiles comme la banquise. Dernièrement, des ours polaires ont en effet eu des comportements inhabituels et destructeurs.
Une augmentation des cas
Tout d’abord, il est bon de souligner que le cannibalisme – le fait de manger des membres de sa propre espèce – est un comportement déjà avéré et observé chez les ours polaires. Il est même considéré comme normal par les spécialistes. Jusqu’à un certain point.
Récemment, des scientifiques russes ont en effet observé une donnée inquiétante : le cannibalisme augmente chez les ours polaires. Ces dernières années, les cas ont dépassé le cadre de la normalité pour atteindre des proportions inquiétantes.
Des ours polaires qui se dévorent entre eux
Souvent, le scénario est le même. Un ours polaire mâle se rapproche d’une femelle et de son petit et les prend en chasse. Si les femelles courent relativement vite, elles sont dans ce cas précis obligées de ralentir la cadence pour protéger leur ourson – forcément moins rapide.
Lorsque le mâle les rattrape, il se jette sur le bébé, laissant peu de chance à la mère de le défendre. Quand celle-ci comprend qu’il est malheureusement trop tard, l’instinct de sa propre survie refait surface et lui intime de fuir. Ce qui laisse tout le loisir au mâle de se repaître de sa proie.
Quelles sont les causes de cette augmentation ?
On s’en doutait déjà, mais ces informations ne viennent que le confirmer : les activités humaines gagnent du terrain sur la nature, au détriment de la survie d’espèces sauvages déjà en danger. Dans ce cas précis, les scientifiques jettent l’opprobre sur les compagnies pétrolières, qui empiètent sur les territoires de chasse des ours polaires.
Cette conséquence – bien qu’elle reste spectaculaire – est une parmi tant d’autres. Nous avions en effet déjà évoqué le fait que les ours se rapprochent des villages lors de cette période, mettant en danger leur propre survie et celle des habitant·e·s.
La Russie en première ligne face au réchauffement climatique
Ilya Mordvintsev, chercheur à l’Institut Severtsov de Moscou pour l’écologie et l’évolution, tente d’abord de tempérer ces informations en se faisant l’avocat du diable. Étant donné qu’il n’y avait pas autant de moyens d’observation les années précédentes, le nombre de cas de cannibalisme était peut-être le même ? Mais il déjoue rapidement cette hypothèse :
« Les signaux ne viennent pas seulement des scientifiques, mais aussi d’un nombre grandissant d’employés de compagnies de pétrole et de gaz, ainsi que du Ministère de la Défense. »
Selon des chiffres du gouvernement russe relayés par le Moscow Times, le pays « se réchauffe 2,5 fois plus vite que le reste du monde ». Un chiffre qui explique pourquoi la banquise fond de manière inquiétante, contraignant la faune à se replier vers les terres et à adopter des comportements inhabituels pour survivre.
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