C’est un débat qui suscite de nombreuses dissensions depuis des années. D’un côté, les éleveurs pyrénéens refusent à tout prix de voir les ours près de leurs animaux, et de l’autre, des ONG soutiennent un retour de l’ours. Mardi dernier, le gouvernement a décidé de trancher en faveur des premiers. Qu’implique cette décision ?
La parole du président de la République
C’est lors de sa visite à Pau que le président Emmanuel Macron a fait part de cette décision. Il l’a plus précisément annoncé aux éleveurs et à certains de leurs représentants, ainsi qu’aux présidents des chambres d’agriculture de l’Ariège, des Hautes-Pyrénées et des Pyrénées-Atlantiques. Plus aucun ours ne sera réintroduit dans les montagnes pyrénéennes.
Petit retour en arrière pour clarifier la situation. Voilà maintenant de nombreuses années que la question épineuse de la réintroduction d’ours dans les Pyrénées divise profondément l’opinion publique. En 2018, 2 ours slovènes avaient été relâchés dans les montagnes, portant à une cinquantaine le nombre d’ours dans la région.
Cette annonce s’accompagne de la promesse d’extraire les ours jugés trop « voraces » de certains territoires, dans la cadre de procédures précises. L’an dernier, ceux-ci ont fait environ 1500 victimes animales, dont la plupart sont situées en Ariège. Chez les éleveurs, le soulagement et la satisfaction étaient donc de mise après l’entrevue avec le président.
Crédits : iStockUn débat sans fin ?
Pour autant, s’agit-il d’un scoop ? Pas forcément, dans le sens où aucune réintroduction n’était prévue avant l’année 2028. De plus, des questions persistent… Cette promesse sera-t-elle toujours d’actualité à la fin du mandant présidentiel ? Rien n’est moins sûr. En tout cas, celles et ceux qui soutiennent le retour des ours émettent quelques réserves.
Pour soutenir ce retour, ils affirment en effet que les ours sont actuellement trop peu nombreux pour assurer « une population viable et qui se maintient par elle-même ». Et selon Alain Reynès, directeur de l’association Pays de l’Ours, « il faut donc être très clair : il y aura de nouveaux lâchers d’ours dans les Pyrénées, parce que c’est une obligation européenne »
Qui plus est, rappelons que l’ours brun est une espèce protégée depuis 1981. Pour les ONG qui soutiennent ce retour, la cohabitation entre Hommes et ours est possible. D’autre part, les éleveurs déplorent le manque de soutien face aux pertes provoquées par les ours. Ce qui est sûr, c’est que le débat a encore de beaux jours devant lui…
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