Parmi les bouleversements qui ont été entraînés par la pandémie de Covid-19, il en est certains dont la faune se passerait bien. Parce que dans quelques endroits du globe, les braconniers profitent du confinement pour faire leur besogne en toute impunité. Récemment à Mayotte, ce sont les tortues de mer qui en ont fait les frais.
Augmentation du braconnage à Mayotte
Ce qui est sûr, c’est que la situation actuelle est bien souvent quitte ou double pour les animaux, domestiques comme sauvages. Et même au sein d’espèces, des disparités sont observées suivant les régions du globe où elles se trouvent – les tortues ne font pas exception.
Il y a quelques semaines par exemple, nous pouvions observer l’éclosion de tortues de mer sur des plages désertées du Brésil – confinement oblige. À l’abri des regards et de l’agitation des humains, les nouveau-nés ont en effet pu rejoindre la mer sans encombre.
Mais à Mayotte, la situation est loin d’être aussi facile pour les tortues de mer… Ces derniers jours, une large recrudescence des actes de braconnage a pu être observée, au grand dam des associations locales de protection des tortues.
Des actes de barbarie commis en toute impunité
La période de fin d’hiver et début de printemps correspond à la naissance des tortues de mer. Les femelles viennent en effet sur les plages pour pondre les œufs, qui sont enfouis dans le sable. Les plages de Mayotte font partie des endroits privilégiés par ces animaux.
Mais voilà : le 26 avril dernier, l’association locale Oulanga na Nyamba, qui oeuvre pour la protection des tortues marines, a tiré la sonnette d’alarme. Les plages désertées à cause du confinement sont malheureusement devenues le terrain de chasse des braconniers.
Entre le 17 mars et le 26 avril, pas moins de 28 cadavres de tortues vertes avaient déjà été retrouvés sur la plage de Moya. Les carcasses vides témoignent de la violence de ces actes, qui se déroulent également sur d’autres plages de Mayotte.
L’importance du travail des associations
Les tortues sont tuées pour leur viande, très prisée au marché noir. L’association Oulanga na Nyamba a donc annoncé avoir « porté plainte pour destruction d’espèces protégées à la Substitut de Procureur responsable de l’environnement et alerté la Préfecture de la situation dramatique ».
À ce sujet, deux braconniers en possession d’une soixantaine de kilos de viande de tortue ont été interpellés le 28 avril et jugés en comparution immédiate. À la stupéfaction générale, ils ont été relâchés… Pour vice de procédure. Une décision scandaleuse qui a provoqué une indignation générale.
Dans son communiqué du 26 avril, Oulanga na Nyamba souligne ceci :
« La problématique du braconnage de tortues à Mayotte ne date pas d’aujourd’hui. Des centaines de tortues sont braconnées tous les ans, mettant en danger la pérennité de la présence de tortues marines à Mayotte. »
De quoi rappeler qu’il reste encore du chemin à faire pour que ces actes cessent. Et l’occasion d’honorer le travail des personnes qui œuvrent au quotidien pour préserver ces espèces et sensibiliser la population.
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