Nous le savons tous, l’océan devient une véritable décharge à ciel ouvert. Il existe même un continent entier de déchets plastiques dans le Pacifique Nord. Et, tenez-vous bien, il fait six fois la taille de la France ! Malheureusement, les animaux marins sont les premières victimes de notre inconscience. C’est le cas des tortues qui sont de plus en plus nombreuses à mourir chaque année, empoisonnées ou étouffées par le plastique qu’elles ingèrent.
La surconsommation de plastique en cause
Au sud-est du Kenya, les tortues de mer sont en très mauvaise posture. Elles sont gravement menacées par les détritus jetés à la mer par les Hommes. Or, ces déchets commencent à prendre une place de plus en plus grande dans l’océan. En effet, ce sont pas moins de 8,8 millions de tonnes de plastique qui sont déversées dans les mers. Et ce chaque année.
La preuve, la plage auparavant si idyllique de Watamu est désormais jonchée d’immondices en tout genre : bouchons, pots de yaourt, tongs, sacs en plastique, briquets, brosses à dents… Ces déchets proviennent de pays parfois très éloignés, comme le Yémen ou encore l’Indonésie, et sont amenés par les courants. Sachant qu’un sac plastique met plusieurs centaines, voire des milliers d’années, pour disparaître, la situation est plus que dramatique.
Des souffrances atroces
Or, les tortues de mer, comme beaucoup d’autres animaux marins, ont la fâcheuse tendance à avaler, consciemment ou inconsciemment, ces détritus qui leur sont inconnus. En effet certaines les prennent pour de la nourriture, d’autres les ingèrent par erreur.
« Cela provoque une occlusion… mais elles ont toujours faim, alors elles continuent de manger. Ça s’accumule, ça s’accumule, et elles finissent par imploser », explique Casper Van de Geer, directeur du Local Ocean Trust. « Ou bien elles souffrent tellement qu’elles sentent qu’elles doivent cesser de manger. Alors elles meurent de faim », ajoute-t-il. Voilà la réalité.
Nombreuses sont celles que l’on retrouve à l’agonie, flottant sur l’eau à cause de tous les plastiques avalés, désormais incapables de plonger. Heureusement, l’équipe de Casper Van de Geer parvient parfois à les sauver en leur donnant des laxatifs.
« Cela prend un certain temps, mais à la fin, après beaucoup de souffrance… je veux dire, c’est un reptile, qui ne peut exprimer sa souffrance sur son visage, mais vous pouvez voir qu’il ferme ses yeux et qu’il est entièrement tendu, et soudain, pouf, tout sort », précise-t-il. « Mais parfois elles n’y arrivent pas. Et souvent l’animal meurt. »
Les habitants se mobilisent
Pour sauver leur faune locale, les habitants de Watamu se mobilisent. C’est le cas de Mohamed Iddi, un pêcheur âgé de 42 ans qui affirme ramasser environ trois gros sacs-poubelle de plastique par jour.
« Certains sont amenés par la mer, d’autres par les gens venus pique-niquer sur la plage », explique-t-il. « Parfois j’en trouve dans l’estomac des poissons ».
Après avoir ramassé les déchets, Mohamed les amène à une association dont le programme baptisé « Regeneration Africa » permet de recycler le plastique. Une belle initiative malheureusement perdue dans un océan d’indifférence.