Les populations de dauphins pâtissent des activités humaines partout dans le monde, et ceux de l’océan Indien ne font pas exception. C’est en tout cas ce qu’ont pu remarquer des scientifiques lors d’une étude approfondie sur ces cétacés. Le nombre de spécimens a en effet dangereusement baissé ces dernières années. Zoom sur ce phénomène.
Les dauphins en difficulté
Les dauphins sont clairement à la peine en ce moment. Si nous évoquions les échouages massifs que l’on peut actuellement observer sur les plages françaises, il semblerait que les effectifs de l’océan Indien soient aussi touchés par une mortalité importante. Le point commun entre ces deux informations ? La pêche.
Victimes collatérales
Dans l’océan Indien comme ailleurs donc, les dauphins se retrouvent bien souvent accidentellement prisonniers des filets de pêche. La plupart du temps, les personnes travaillant sur les bateaux de pêche – au thon dans cette région du monde – rejettent les cadavres à la mer. L’étude qui nous intéresse ici estime ainsi qu’entre les années 1950 et 2018, 4,1 millions de dauphins auraient péri de cette manière.
Selon l’enquête, la pêche d’une tonne de thons entraînerait une moyenne de 175 prises accidentelles de dauphins.
« C’est une mort douloureuse. Les dauphins sont intelligents, mais étant donné que les mailles des filets sont très fines, leur sonar ne les repère pas. »
Se rendre compte du problème en quelques chiffres
Les chercheurs·euses notent également une baisse de ces prises accidentelles ces dernières années. Cela pourrait passer pour une information rassurante, sauf que selon ces spécialistes, il s’agit plus d’une baisse générale des effectifs qu’autre chose. Le docteur Charles Anderson affirme en effet avec ses collègues que ce niveau est retombé à 13 % des effectifs d’avant 1980. C’est précisément dans ces années que la pêche au thon s’est intensifiée.
Des chiffres à prendre avec précaution
Si le lien entre pêche et mortalité chez les dauphins de l’océan Indien est indéniable, les chercheurs rappellent tout de même que ces résultats peuvent être « sujets à quelques incertitudes ». Une honnêteté intellectuelle que l’on ne peut que souligner, et qui – on l’espère – laisse une marge d’espoir quant à la réalité de la situation.
Mais ils insistent sur le fait que les résultats « mettent en évidence l’impact potentiel de la pêche au filet maillant dans l’océan Indien sur les populations régionales de cétacés, et le besoin pressant d’en améliorer la surveillance, la diminution et la gestion ».
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