Alors que l’épidémie de coronavirus semble prendre une nouvelle dimension, les autorités chinoises ont pris une décision forte. Le commerce, et par extension la consommation d’espèces sauvages ont été interdits dans le pays. Si l’on ne peut que regretter le fait qu’une telle mesure n’ait pas été prise avant et ne soit qu’une réaction à l’épidémie actuelle, elle a au moins le mérite d’exister.
Une gestion douteuse du commerce d’animaux sauvages
Depuis le début de l’épidémie, les spéculations vont bon train pour tenter de trouver les origines de ce virus. Les animaux désignés comme hôtes du virus ont successivement été les serpents, les chauves-souris ou plus récemment le pangolin. Consommés par l’Homme, ces animaux sont bien souvent les victimes de trafics abjects qui sont gérés avec plus ou moins de laxisme par les autorités chinoises.
En 2003, suite à l’épidémie de SRAS, ce type de commerce avait été interdit, particulièrement celui des civettes, qui avaient transmis le virus à l’Homme en étant consommées. Mais au fur et à mesure des années, les ventes ont progressivement repris, sans que tout ce commerce ne soit inquiété par les forces de l’ordre. Mais cela pourrait bien changer.
Une civette. Crédits : mmk58/Pixabay
Des efforts à souligner
Mais récemment, il semblerait que l’ampleur du coronavirus ait motivé le gouvernement chinois à adopter des mesures drastiques – et bienvenues. Le lundi 24 février est donc la date à laquelle il a annoncé l’interdiction de la vente et de la consommation d’animaux sauvages sur son territoire. La décision a été prise par le comité permanent du parlement chinois.
Cette résolution forte fait donc suite à une autre de moindre importance votée à la fin du mois de janvier. Celle-ci proposait en effet un arrêt de la vente et de la consommation d’espèces sauvages jusqu’à la fin de l’épidémie. C’est désormais une interdiction ferme et définitive de ces pratiques qui est de rigueur.
Selon les derniers résultats, le pangolin serait l’animal hôte qui aurait transmis bien malgré lui le virus à l’Homme. Crédits : iStock /Uniquesafarieye
Une décision tardive mais bienvenue
Pour reprendre les mots du gouvernement chinois, cette épidémie a mis en évidence « l’important problème que constitue la consommation excessive d’animaux sauvages, et les dangers immenses pour la santé publique et la sécurité ». On ne sait toutefois pas si cela concerne aussi les espèces utilisées pour créer des remèdes traditionnels.
En tout cas, la pression se faisait de plus en plus forte ces derniers temps, le coronavirus en étant bien sûr le principal catalyseur. C’est une victoire pour les associations de protection des animaux et les scientifiques, qui n’ont eu de cesse d’alerter sur les dangers et conséquences désastreuses de ce type de commerce.
D’abord pour les animaux, détenus et tués dans des conditions déplorables sur les marchés du pays. Puis pour les humains, qui pâtissent actuellement de l’impunité de certain·e·s à participer à ces trafics. Reste à voir si ces mesures seront respectées à l’avenir.
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