Voilà maintenant quelques années que le sujet revient de manière régulière dans l’actualité outre-atlantique. Le débat oppose les partisans et détracteurs de pièges bien spécifiques qui luttent contre certains prédateurs. En effet, après une interdiction votée l’an dernier, l’administration Trump vient juste de les autoriser à nouveau…
Les bombes de cyanure M-44
Ces bombes sont des dispositifs utilisés pour lutter contre les animaux considérés comme des nuisibles comme les coyotes, les renards ou les chiens sauvages.
Leur fonctionnement est relativement simple : elles sont enterrées dans le sol, et un appât y est accroché. Quand l’animal mord ce dernier, un nuage de cyanure mortel coloré en orange se propage dans sa bouche et le tue.
De nombreuses victimes collatérales
En 2017, pas moins de 13 232 animaux ont été tués, pour 6 579 en 2018. Précisons que pendant une bonne partie de cette année-là, leur utilisation a été interdite. Ce qui interpelle tout particulièrement, c’est que chaque année, plusieurs centaines d’autres animaux sont victimes de ces pièges, comme les ratons laveurs et les opossums. Un ours a même été tué à cause d’une bombe de cyanure.
Un danger pour tous
Aux préoccupations écologiques et éthiques que posent ces bombes M-44 s’ajoutent les inquiétudes légitimes sur leur dangerosité. En mars 2017, un jeune garçon de l’Idaho a été blessé à l’oeil par une de ces bombes lors d’une promenade avec son chien. S’il s’en est sorti sans séquelles, le Labrador a en revanche été tué par les émanations de cyanure…
L’État fait marche arrière…
Cet accident a amené un réel questionnement sur la dangerosité de ces pièges pour les humains et leur animaux de compagnie. Malgré la présence de panneaux, difficile d’être toujours sur ses gardes. Après un procès à l’issue duquel l’État a versé un dédommagement à la famille du jeune garçon, les bombes de cyanure ont été bannies par les autorités en 2018. Pour mieux revenir ?
… Avant de se rétracter
En août 2019, un communiqué de presse de l’Agence de protection environnementale américaine annonçait un retour des négociations concernant ces dispositifs meurtriers. Et le 5 décembre, la décision de réhabiliter ces bombes a été rendue publique. Malgré de nouvelles réglementations plus strictes pour éloigner les pièges des habitations et mieux les indiquer, le danger reste donc présent.
La colère des agences protectrices de l’environnement
Entre autres, le Centre pour la diversité biologique a exprimé son mécontentement via un communiqué de presse. Il rappelle en effet ceci : « Aucune de ces restrictions ne permettra d’empêcher de tuer la faune qui n’est pas ciblée [par ces pièges] ».
Par conséquent, et avec l’aide d’autres structures chargées de la préservation de la biodiversité, ce centre va continuer à lutter pour un jour espérer obtenir une interdiction totale de ces bombes de cyanure.
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