L’éthologie est l’étude du comportement des animaux. En équitation, cette discipline est de plus en plus répandue. Et pour cause, elle permet de comprendre et d’établir un réel lien avec son cheval. Il s’agit d’un travail long, mais très riche et qui permet d’appréhender l’équitation d’un œil différent. Voici donc quelques conseils afin de commencer l’équitation éthologique !
Distinguer éthologie et équitation éthologique
L’équitation éthologique est différente du travail de l’éthologue scientifique. En effet, l’éthologue observe le comportement des animaux dans le but de les comprendre. L’équitation éthologique s’apparente plus une technique d’éducation et de dressage spécifique utilisant des méthodes douces et différentes de l’équitation traditionnelle.
L’éthologue apporte des connaissances scientifiques sur les différents comportements. Ces connaissances sont ensuite utiles pour mettre en application de nouveaux concepts éducatifs pour les chevaux et développer une nouvelle connexion avec eux.
De fait, il est également nécessaire de distinguer l’éthologie équine de l’équitation éthologique. En effet, l’éthologie équine est la science du comportement du cheval. L’équitation éthologique est la pratique qui s’inspire des observations faites par les éthologues scientifiques. C’est une pratique où le cavalier apprend à parler avec son cheval, à se connecter avec lui afin de pouvoir ensuite monter dessus.
Et tout commence avec le travail à pied. Il s’agit d’être patient, volontaire et impliqué. L’objectif est de créer une réelle complicité avec son cheval.
1. Acquérir le respect et la confiance
Le respect et la confiance avec son cheval sont primordiaux pour une bonne relation. De fait, il est important de commencer le travail sur une base saine. Si vous voulez entamer une complicité et une éducation éthologique, il est important d’être pleinement avec son cheval, c’est-à-dire l’un avec l’autre dans chaque situation et non pas l’un contre l’autre.
Pour certains chevaux, le respect est plus difficile et long à obtenir. Il faut alors répéter très souvent. Mais il est très important d’établir ce respect mutuel en douceur, entre cheval et cavalier.
2. Avoir l’envie d’y arriver
Il n’y a pas de secret, il faut du temps, mais surtout de la volonté, de la patience, et du calme pour établir une vraie relation avec son cheval. Si vous voulez réussir le travail, ne soyez pas pressé, prenez votre temps et le résultat sera beaucoup plus solide et fiable.
Si vous ne vous sentez pas opérationnel un jour, ce n’est pas grave, il ne faut pas se forcer ! L’essentiel est de passer un bon moment avec son cheval afin que la relation reste toujours positive.
3. Ne pas forcer / s’énerver
Lorsque vous allez voir votre cheval, il est important de laisser vos préoccupations de côté. Et pour cause, les chevaux, et les animaux en général, sont particulièrement sensibles à nos émotions. Si nous sommes tristes, fatigués ou énervés, ils le ressentent et ces émotions peuvent les affecter et ébranler leur confiance en nous.
Si vous êtes énervé, il ne sert donc à rien d’essayer quoi que ce soit avec votre cheval. Ainsi, avant tout contact avec lui, veillez à canaliser vos émotions.
4. Le principe de renforcement positif et négatif
Pour démarrer l’équitation éthologique, il est nécessaire de comprendre la signification du renforcement positif et du renforcement négatif. Il ne s’agit pas d’actions qui nous sont inconnues puisqu’on les pratique en équitation traditionnelle.
Le renforcement négatif est le fait d’émettre une pression désagréable sur le cheval (comme une pression sur le poitrail pour qu’il recule) jusqu’à ce qu’il effectue l’action attendue. Lorsqu’il a exécuté la demande, on enlève immédiatement la pression et on le félicite.
Le renforcement positif s’applique à la suite d’un comportement basé sur la motivation et le mérite du cheval. Il s’agit de récompenser l’animal afin d’augmenter la probabilité que le comportement spécifique et attendu se reproduise de nouveau. Le tout grâce à l’ajout d’un stimulus motivant (voix, caresses, gratouilles…) ou avec une friandise.
5. Avancer progressivement
Il ne faut pas oublier que l’apprentissage se fait progressivement. De ce fait, il est important de demander les choses une à une. Lorsque vous commencez, fixez-vous un exercice ou un objectif. Par exemple, que votre cheval marche droit à côté de vous en respectant l’espace de sécurité.
Travaillez d’abord en ligne droite, puis demandez des arrêts régulièrement. Il doit alors s’arrêter lorsque vous vous arrêtez. Si ce n’est pas le cas faites-le reculer, puis recommencez jusqu’à ce qu’il s’arrête en même temps que vous. Félicitez-le à chaque fois qu’il effectue ne serait-ce qu’une partie de l’action attendue. Il est important que le cheval comprenne ce qu’il fait de bien.
6. Penser au cheval avant soi
Le problème de beaucoup de cavaliers est qu’ils pensent à leur activité, mais pas en premier lieu à ce que leur cheval peut ressentir. Or, il est important de penser d’abord au bien-être de son cheval. Pour cela, lorsque vous travaillez, même à pied, il est très important de faire des pauses régulièrement. Votre cheval n’en sera que plus concentré.
Il faut aussi savoir le laisser tranquille, bien qu’il apprécie les gratouilles ou les câlins. En effet, il est important de le laisser profiter de ses moments de pause sans être dérangé.
7. Établir une relation à pied avant de monter
L’équitation éthologique débute avec le travail à pied, lorsqu’on marche à côté de son cheval. Le fait de développer une complicité à pied favorise l’entente et la communication avec son équidé. En effet, le fait d’apprendre des demandes claires et précises avec la voix va être un plus si vous souhaitez continuer à cheval.
8. Féliciter son cheval plutôt que le récompenser
Vous pouvez laisser les carottes un petit peu de côté, il ne faut pas trop en donner à votre cheval. En effet, si vous lui en donnez à tout-va, votre cheval fera ce que vous lui demandez uniquement pour obtenir une carotte. Or, ce n’est pas le but de l’exercice ni de la démarche.
Il est très important de récompenser et de féliciter son cheval lorsqu’il a parfaitement réalisé l’exercice ou qu’il a bien travaillé. Néanmoins, établir une réelle complicité avec lui est un travail qui doit être fait avec envie, que ce soit du côté du cavalier ou du cheval, et non pas dans le but d’avoir une friandise. D’où l’importance de limiter les friandises.
Bon à savoir : si vous donnez des friandises à votre cheval, faites-le plutôt à la fin de la séance en les disposant dans sa mangeoire. Si vous les lui donnez dans la main en arrivant, cela peut développer de mauvais comportements (qu’il essaye de vous mordre par exemple, ou qu’il réagisse mal si vous venez sans friandise). La relation que l’on souhaite établir n’est pas une relation intéressée, votre cheval ne doit donc pas réclamer son dû lorsqu’il vous voit.
9. Apprendre le reculer et le revient au cheval
Un des premiers exercices à appliquer avec son cheval est le reculer et le revient. Pour faire reculer votre cheval, vous pouvez exercer une pression sur son poitrail. Dès qu’il recule, relâchez la pression et félicitez-le. N’hésitez pas à indiquer avec votre voix ce que vous souhaitez qu’il fasse en disant « recule ». Dès qu’il effectue un petit pas, vous pouvez le féliciter.
Lorsque vous repartez en avant, pensez à lui dire « on avance » ou encore « marche », ou le mot-clé que vous souhaitez pour qu’il vous suive. S’il ne bouge pas, n’hésitez pas à vous baisser légèrement pour qu’il comprenne que vous n’êtes pas menaçant. Puis, lorsqu’il avance, félicitez-le et continuez à avancez.
Pour que l’apprentissage soit optimal, il est important de répéter très régulièrement ce genre d’exercices et de toujours bien encourager et féliciter son cheval. Une fois les bases acquises, vous pourrez travailler cet exercice en étant plus loin de votre cheval.
10. Prendre le temps de se reconnecter à son cheval
Si votre cheval se déconnecte de vous (ne vous regarde plus et ne fait plus attention à l’exercice), n’hésitez pas à le lâcher en liberté pour qu’il se défoule. Laissez-le ensuite revenir vers vous. Vous pouvez alors recommencer à travailler. Attention, il est important de ne jamais rentrer en conflit avec lui et de ne pas s’énerver ni se mettre en danger.
En effet, un cheval peut avoir des réactions imprévisibles, il est donc très important de toujours garder le contrôle. Ainsi, si votre cheval ne vous écoute plus, prenez de la distance avec lui jusqu’à ce qu’il vous laisse à nouveau la possibilité de vous connecter à lui. En revanche, si vous le retenez et l’obligez à continuer de travailler, il est possible qu’il finisse par se sentir frustré, voire même qu’il devienne agressif.
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