Décidément, les chasseurs font parler d’eux cette année. Après de nombreux incidents ayant eu lieu ces dernières semaines, une nouvelle polémique se crée avec l’abattage d’un cerf dans une propriété privée durant une chasse à courre.
Un animal blessé et terrorisé
Dans la petite ville de Lacroix Saint-Ouen, dans l’Oise, c’est la stupéfaction. Samedi 21 octobre, en plein milieu de l’après-midi, les riverains ont assisté impuissants à l’abattage d’un cerf poursuivi par des chasseurs. Le hic, c’est que l’animal déjà blessé avait trouvé refuge dans le jardin d’une maison.
Dans un premier temps et durant presque une heure, les chasseurs de « La Futaie des amis » ont tenté de faire fuir la pauvre bête vers les bois à coups de fouet afin de pouvoir la tuer. Mais le cerf, trop apeuré ou trop gravement blessé, n’a pas daigné bouger de sa cachette. Les gendarmes ont alors mis en place un périmètre de sécurité pour éviter tout incident.
Contactés par téléphone, les propriétaires absents ont été informés de la situation. Ils auraient alors donné leur accord pour que l’un des chasseurs abatte le roi de la forêt. Et c’est ce qu’il s’est passé. Un chasseur a escaladé le portail de la propriété et tué à bout portant l’animal de 150 kilos dont la dépouille a ensuite été traînée dans le sous-bois.
Des habitants « choqués »
Jean Desessart, le maire (LR) de Lacroix-Saint-Ouen, fait part de son étonnement : « Un arrêté municipal interdit pourtant la chasse à courre sur le territoire de la commune. Je suis choqué ».
Mais les chasseurs ont agi pour le bien de tous selon eux : « Il devenait dangereux. Un animal aux abois, ce qui était le cas, devient notre propriété. Nous sommes responsables en cas d’incident », se défend Alain Drach, l’homme qui a appuyé sur la gâchette.

Par ailleurs, les chasseurs ont fait jouer leur droit de suite pour justifier cette traque. En effet, un chasseur peut « achever » son travail en pénétrant dans une propriété privée uniquement si le propriétaire est d’accord et si l’animal avait déjà été mortellement blessé. En revanche, si la bête est simplement blessée, le chasseur ne peut pas la poursuivre. S’il procède tout de même à la mise à mort, il encourt alors une amende de 1500 euros.
La chasse à courre, kézako ?
Cet incident intervient alors que de nombreuses manifestations anti chasse à courre ont lieu dans la région depuis quelques semaines.
Aussi appelée vénerie, cette pratique de chasse ancestrale consiste à poursuivre un gibier avec une meute de chiens. Ce sont les chiens qui tuent l’animal, les chasseurs qui les accompagnent ne sont là que pour les encadrer et n’ont donc, généralement, pas besoin de tirer.
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