Au moment de la mort de son animal, y’a-t-il quelque chose de pire que de s’entendre dire qu’il ne s’agissait « que » d’un chat, d’un chien ou d’un lapin ? La maladresse évidente de cette phrase en dit pourtant long sur la perception que certain·e·s peuvent avoir des animaux de compagnie. Car celles et ceux qui ont déjà vécu un tel événement savent combien il est difficile d’y faire face, au même titre que le décès d’un proche.
Les animaux sont des membres de la famille comme les autres
Non, nos animaux ne sont pas « juste » des chiens, des chats, etc. Toute personne – non maltraitante bien sûr – qui a déjà eu un animal sait qu’ils sont bien plus que cela. Ils partagent notre quotidien, parfois nos vacances, nos joies, nos chagrins, nos amours, nos moments d’angoisse, et tellement d’autres choses de la vie.
Ce contact permanent est, quand on y pense, unique : mis à part les membres de la famille proche, il n’existe que peu de monde avec qui l’on partage autant de temps ! La perte de toutes les petites habitudes que l’on a pu prendre avec lui (le nourrir, jouer, etc.) est donc très difficile à appréhender.
La perte d’un amour inconditionnel
Il nous offrent aussi des choses que les humains donnent parfois plus rarement : de l’amour inconditionnel et de la considération sans bornes. En somme, ils représentent une forme très importante de stabilité émotionnelle qui nous sécurise au quotidien. Selon une étude britannique, c’est justement la raison pour laquelle la perte d’un animal est aussi – ou parfois plus – douloureuse que celle d’une connaissance humaine.
Les sentiments inconditionnels et constants peuvent en effet être plus difficiles à trouver chez les humains. Ce qui explique pourquoi de nombreuses personnes avouent aussi avec une pointe de culpabilité qu’ils ont plus mal vécu le décès de leur animal que celui d’un proche. Alors que pour les personnes seules, dépressives, malades ou encore anxieuses, les animaux créent un vrai lien social.
On prend la place de parents pour eux
Dire à quelqu’un qui vient de perdre un compagnon de prendre un autre animal pour se consoler, c’est oublier que chaque être à sa propre personnalité qui le rend unique. De plus, on les éduque, on les nourrit, on les soigne et on joue avec eux – entre autres. Nous sommes responsables de leur bien-être, et ils sont les témoins de notre vie autant que nous sommes ceux de la leur.
De quoi créer un lien très solide qui est parfois plus fort que celui que les humains peuvent créer entre eux, et qui peut s’apparenter à celui de parent-enfant. D’où le fait que certaines personnes pleurent plus le décès d’un animal. Dans tous les cas, il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un processus intime qui est propre à chacun·e, et que la douleur, quel que soit son degré, est légitime.