C’est une véritable catastrophe écologique qui se déroule actuellement du côté de l’hémisphère sud. Et pour cause, le gouvernement australien a décidé de détruire des centaines de ruches. Mais pour quelles raisons ces abeilles d’Océanie subissent-elles une éradication aussi massive ?
L’abeille, première espèce pollinisatrice
L’abeille peut butiner jusqu’à 250 plantes par heure, ce qui en fait un pollinisateur hors pair. Une fois le nectar et le pollen recueillis, une partie du suc végétal s’agglutine aux poils de l’insecte. Ce reste de nectar se dépose sur le pistil d’une autre fleur, fécondant de nouvelles graines. Grâce à l’abeille, nous pouvons espérer un maintien productif d’un grand nombre de plantations céréalières qui subviennent à nos besoins.
Un animal menacé, encore et toujours
Seulement, la population mondiale d’abeilles dégringole de manière alarmante, même si on compte un regain d’implantation de ruches ces cinq dernières décennies. Ces insectes volants, dont nous demeurons hautement dépendants, sont victimes de l’expansion humaine, à commencer par les pesticides et les constructions urbaines toujours plus conquérantes sur la nature. Comme si cela ne suffisait pas, l’Australie s’est récemment lancée dans une campagne visant à tuer plusieurs millions d’abeilles. Le responsable premier de cette extinction se trouve être un minuscule arachnide : l’acarien Varroa destructor.
L’alcool à brûler, seul remède efficace à grande échelle contre le parasite
Ce parasite s’attaque aux abeilles en pondant directement sur les œufs et les larves contenues au sein des ruches. Dès son éclosion, il se nourrit du sang des insectes adultes, ainsi que des nymphes. Cette succion provoque chez l’animal lésé une carence protéinique qui finit par bloquer sa capacité à fabriquer du miel.
C’est pourquoi l’Australie tente d’enrayer la propagation de l’acarien. La méthode utilisée par les apiculteurs, épaulés par les autorités australiennes, se révèle des plus radicales, situation oblige. Après l’inspection d’une ruche et confirmation effective de spécimens contaminés, l’ensemble de la colonie est brûlé à l’alcool. Outre les effets sur le taux de production du miel, les dommages liés au Varroa destructor se répercutent sur la pollinisation des cultures australiennes. Pour le moment, on dénombre pas moins de 18 millions d’abeilles exterminées. Le parasite continue quant à lui de se répandre sur le continent océanique.
Espérons que le massacre de ces insectes suffise à enrayer cette propagation parasitaire. La planète souffre déjà assez du manque de symbiose causé par la diminution des espèces animales et végétales, il ne faudrait pas en plus en rajouter une énième couche simplement pour protéger des intérêts purement économiques. Cependant, dans notre cas présent, les enjeux se concentrent également sur la survie des animaux pollinisateurs, le Varroa étant une cause directe de mortalité chez l’abeille, car porteur de maladies infectieuses.