Alors que la période de chasse bat son plein, un incident impliquant un célèbre cerf vient une nouvelle fois remettre en cause la pratique de la chasse à courre.
La disparition d’un symbole
Dans le département de l’Oise se trouve une magnifique forêt, la forêt de Laigue, à Saint-Crépin-des-Bois. Cette forêt abritait un majestueux animal particulièrement apprécié des photographes amateurs et professionnels : Black, un cerf élaphe âgé d’environ 8 ans. Black avait pour habitude de volontiers se montrer aux yeux de ses (nombreux) admirateurs, notamment lors de la saison des amours. Son brame n’était alors à manquer sous aucun prétexte pour les habitués de la forêt.
Mais, le 4 janvier 2020, Black a été froidement abattu par des chasseurs lors d’une chasse à courre. En effet, alors qu’ils avaient pris un autre animal en chasse, les chasseurs sont tombés sur Black et ont alors décidé de le poursuivre. Le cervidé a alors tenté de s’enfuir jusqu’à ce qu’il se retrouve coincé contre un grillage. C’est alors que les chasseurs l’ont tué.
Une mort qui fait polémique
Non seulement Black n’était pas un cerf comme les autres, mais en plus les chasseurs n’ont, semble-t-il, pas respecté les règles de la chasse à courre. Leur pratique est d’ailleurs violemment dénoncée par l’association Abolissons la vénerie aujourd’hui (AVA) :
Alors que les chasseurs poursuivent « un daguet [un jeune cerf – NDLR], ils tombent sur Black et ne peuvent pas résister : au diable les règles de la vénerie qui dictent de ne traquer qu’un animal par chasse. Ils décident de lancer leur meute sur lui », rapporte l’AVA. « Fuyant à travers la forêt, traversant des étangs, il finit par se retrouver coincé contre un grillage. C’est là qu’il est rejoint et tué par les veneurs. »
Mais la colère de l’association ne s’est pas arrêtée là : « Voilà donc la valeur donnée à la vie et à la beauté de la Nature par ces barbares, alors même que l’on déplore la raréfaction des animaux sauvages chez nous. Honte aux veneurs, qui par plaisir mondain ont sacrifié un symbole de notre forêt. La Nature doit être admirée, célébrée, et non saccagée ! ».
Comme on pouvait s’y attendre, la société de vénerie mise en cause s’est montrée en total désaccord avec les propos de l’AVA. Selon elle, « il n’y a eu aucun manquement« , confie-t-elle à Oise Hebdo. Les chiens auraient même changé de proie d’eux-mêmes, sans que les chasseurs ne le leur ordonne. Cette affirmation a d’ailleurs fait une nouvelle fois réagir l’AVA :
« Les chasseurs à courre disent maintenant avoir tué Black non-intentionnellement ! Une défense tout à fait digne d’eux dans la mythomanie et l’indignité… La meute, vos chevaux et la balle du fusil seraient partis tout seuls? »
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