Les renards de Londres montrent des signes étonnants d’adaptation à la vie urbaine

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Crédits : iStock / Dgwildlife

Les oiseaux et écureuils de Saint James Park et de Hyde Park ne sont pas les seuls animaux non domestiqués que l’on a le loisir de rencontrer à Londres. De manière plus surprenante, les renards sont aussi très présents dans la capitale britannique. À tel point que certains d’entre eux montrent des différences significatives d’avec leurs cousins des zones rurales… 

Les renards londoniens, des voisins surprenants 

Depuis une vingtaine d’années, leur nombre va croissant. Les renards sont désormais des Londoniens comme les autres : ils ont leurs habitudes et leurs quartiers. En juin 2020, l’un d’entre eux a même été photographié devant la résidence du Premier ministre britannique ! Certains passent même régulièrement chez des habitant·e·s.

On les aperçoit plus facilement la nuit, même s’ils sortent aussi le jour. Ces renards des villes se nourrissent des restes qu’ils trouvent dans les poubelles. Et il n’existe aucun prédateur pour les mettre en danger – mis à part l’Homme. Des personnes peu scrupuleuses proposent en effet leurs services pour les tuer.

Comment gérer ces habitants peu habituels ?

Leur présence est parfois un peu envahissante : on dénombre en moyenne une vingtaine de renards au kilomètre carré dans la capitale ! À tel point que certains les considèrent comme des nuisibles. Quoi qu’il en soit, des associations spécialisées se sont donné pour mission d’en prendre soin autant que possible.

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Crédits : iStock / DZarzycka

S’ils n’ont pas peur des humains, ces renards ne font en revanche l’objet d’aucune domestication. Il est déconseillé de les nourrir et de les approcher. Après tout, ils restent des animaux sauvages. Mais se pourrait-il que ce mode de vie ait amené des changements chez ces animaux ?

Une adaptation surprenante à la vie urbaine

Dans la revue scientifique Proceedings of the Royal Society B, on peut ainsi lire que la morphologie des « renards des villes » a changé. Une enquête britannique fait part d’une « self domestication » des renards londoniens. Littéralement, on peut traduire cette expression par auto-domestication. Elle désigne un comportement qui s’adapte peu à peu à une vie « domestique », à l’inverse d’une vie sauvage.

Concrètement donc, les renards de Londres ont un aspect différent de ceux des campagnes. Parce qu’ils n’ont plus à développer de stratégie pour chasser de proies et chercher à manger, leur cerveau est plus petit. Leur mâchoire est plus solide et leur museau est plus court – ce qui est plus facile pour déchiqueter la nourriture trouvée dans les déchets.

Du côté de leur comportement, ces renards sont aussi plus dociles et moins craintifs, notamment envers les humains. Autant de preuves qui montrent à quel point un environnement particulier peut changer un animal !

Écrit par Marine, journaliste animalière

La richesse du monde animalier est telle qu'il y a de quoi s'inspirer au quotidien ! Sensible à la préservation de la biodiversité, je m'intéresse également de près aux actualités dans ce domaine. C'est donc un plaisir de partager avec vous de jolies histoires, de faire découvrir des espèces peu connues ou encore de distiller quelques astuces.