Il y a quelques jours, le Conseil d’État à pris la décision de suspendre la chasse à la tourterelle des bois, allant à l’encontre du ministère de la Transition écologique. Les associations et protagonistes au coeur de cette affaire s’écharpent depuis la fin du mois d’août sur cette affaire, qui une fois de plus oppose défense des animaux et chasse.
Nouveau débat à propos de la chasse
Les sujets de discorde autour de la chasse se font de plus en plus médiatiques ces derniers temps. Entre la chasse à courre, celles à la glu, au renard et au blaireau auxquelles s’ajoutent les accidents, l’on évoque de plus en plus l’impact que peut avoir cette pratique. Si le débat – bien que virulent – est toujours ouvert dans la société, il n’en reste pas moins que certaines questions ont de quoi révolter.
La dernière en date concerne la chasse à la tourterelle des bois. Pourquoi ? Tout simplement parce que cet oiseau migrateur a vu sa population chuter drastiquement ces dernières années… Mais revenons au début de cette affaire. Le 27 août dernier, veille de l’ouverture de la chasse, le ministère de la Transition écologique – ironie s’il en est – autorise le tir de 17 460 oiseaux de cette espèce pour la saison 2020-2021.
Revers de bâton pour le gouvernement
De quoi provoquer la colère des associations comme One Voice et la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO), qui ne l’ont pas entendu de cette oreille. Après saisie du Conseil d’État, elles ont obtenu gain de cause le 11 septembre dernier. L’instance s’est en effet justifiée via un communiqué en raison du fait que :
« […] les experts recommandent l’interdiction de la chasse de cet oiseau sauvage et que le gouvernement n’a pas apporté d’élément permettant de justifier son autorisation.»
Le Conseil d’État a donc clairement désavoué le gouvernement, au titre que ces quinze dernières années, la population de ces tourterelles a chuté de 80% en Europe. Cette espèce ne faisant l’objet d’aucune mesure de conservation ou de protection, le Conseil d’État a estimé qu’au lieu d’autoriser sa chasse, le gouvernement aurait dû l’interdire, au nom de la protection de l’espèce.
Le juge des référés du Conseil d’État suspend l’autorisation de la chasse de la tourterelle des bois pour la saison 2020-2021 >> https://t.co/4CIiivnTOP pic.twitter.com/FYUmns77aL
— Conseil d'État (@Conseil_Etat) September 11, 2020
Une décision tardive ?
Au vu des déclarations du président de la LPO Allain Bougrain-Dubourg sur France Info, on ne peut que se poser la question. Au point de se demander pourquoi le ministère a autorisé ces 17 460 tirs, ne tenant ainsi «pas compte des données scientifiques» ou «de la volonté des citoyens». Selon lui, entre le 28 août et le 11 septembre, ce sont tout de même environ «7000 tourterelles de plus qui ont été abattues».
«C’est honteux ou scandaleux», résume Allain Bougrain-Dubourg.
La France, pourtant signataire de l’accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie (AEWA) apparaît clairement à la traîne en ce qui concerne certaines pratiques. Notons, en plus de la chasse à la tourterelle des bois, la chasse à la glu, ayant été stoppée sur notre territoire grâce à l’Europe.