Le quotidien solitaire d’Hannah Bourne-Taylor s’est vu chambouler par le destin. Effectivement, sa vie n’en a plus été la même après une rencontre des plus fortuites avec un bébé pinson. Il s’agit d’une histoire émouvante que la jeune Anglaise a partagée en mars 2022 dans le journal d’information The Guardian.
Tout avait bien commencé
Hannah Bourne-Taylor était rédactrice et photographe équine à Londres. Puis, en 2013, son mari dénicha un nouveau travail au Ghana qui contraignit le couple à déménager loin de l’Angleterre. Ce fut une aubaine pour elle qui se sent d’ordinaire bien plus à l’aise hors des constructions urbaines.
« La maison était un bungalow au toit de chaume au bord de la Volta. J’aime la nature depuis l’enfance où mon père m’a appris beaucoup de choses sur les oiseaux et les animaux. Je photographiais les chevaux de manière professionnelle et considérais le plein air comme l’endroit où je me sentais la plus vivante. Alors quand nous sommes arrivés dans les plaines, j’ai ressenti un soulagement », précise Hannah Bourne-Taylor.
Après la solitude et la pluie, le beau temps
Seulement, la journaliste ne pouvait pas exercer son métier à l’étranger, faute d’un visa de travail. Le sentiment de solitude s’installa alors, s’intensifiant de jour en jour. Cependant, pour passer le temps, la jeune femme se mit à observer les faits et gestes journaliers des oiseaux ghanéens.
Après une terrible tempête en 2018, Hannah récupéra un bébé pinson au sol, seul et échevelé. « Il avait la taille de mon petit doigt avec des plumes de la couleur des biscuits Rich Tea, des yeux d’encre et un petit bec comme une mine de crayon », explique-t-elle. La jeune femme décida alors de prendre soin de ce petit être frêle. En retour, il va sauver Hannah de son existence esseulée.
Deux inséparables
Hannah le nourrit, lui donne à boire, l’aide à grandir. Le bébé pinson se tient au creux de sa main la journée et loge la nuit non loin de son épaule, aménageant un petit nid douillet avec les cheveux blonds de sa nouvelle maman. La solitude d’Hannah s’estompe alors, à mesure que leur relation s’intensifie, devenant par la suite rapidement fusionnelle.
Après plusieurs semaines d’entraide mutuelle, l’oiseau grandit et devient plus fort. Ainsi, il s’essaie à l’envol du haut de la tête de la jeune femme. Puis vient le temps où cette dernière commence doucement à l’habituer aux vastes étendues sauvages, bien consciente qu’il lui faut retourner vivre auprès des siens.
« Notre lien était si fort qu’il est devenu incommensurable. Nous avions tous les deux besoin l’un de l’autre. En échange d’avoir remis sa vie sur les rails, il redessinait la mienne en me donnant un but et une nouvelle perspective », relate Hannah.
Toutes les bonnes choses ont (malheureusement) une fin
Après 84 jours de cohabitation intensive pendant lesquels l’animal et elle se sont liés à jamais, le couple britannique décide qu’il est enfin temps de relâcher leur bête à plume un jour où des pinsons passaient près des prairies alentour. Robin, le mari, amène plusieurs fois le jeune oiseau désormais adulte s’approcher de ses congénères. La quatrième est la bonne, puisqu’il décolle droit vers les cieux, abandonnant définitivement son premier foyer protecteur.
Cette expérience a transformé Hannah à tout jamais. « L’élever m’a appris à vivre dans le présent et m’a changée pour toujours », confie-t-elle. L’écrivaine retrace son histoire unique et riche en émotion dans un ouvrage intitulé Fledgling.
S’occuper d’un animal, le choyer et le couvrir d’amour est somme toute un excellent remède à la solitude. En effet, ces liens indéfectibles nous rendent plus heureux et épanouis au quotidien.
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