Alors que le tourisme international s’effondre, des pays africains adoptent une nouvelle technique pour faire du profit. Ils ont choisi de mettre à prix la tête de leurs éléphants en vendant des permis de chasse. Une solution fortement discutable, compte tenu de la menace qui pèse sur l’espèce et la dégradation de l’environnement actuel.
La vente de permis de chasse
Alors qu’une étude récente donnait un nouvel espoir pour les éléphants, le Zimbabwe a annoncé une terrible nouvelle pour ses éléphants. C’est la direction des parcs nationaux elle-même qui a déclaré « vendre » 500 de ses éléphants. En effet, elle a annoncé récemment céder des permis de chasse contre ses animaux. Les tarifs vont de 8000 à 60 000 euros par animal, en fonction de sa taille. Les propriétaires de ces titres seront en droit de chasser et tuer les éléphants sur leur propre territoire durant la saison de la chasse, donc jusqu’en septembre.
La chute libre du tourisme
La crise sanitaire n’a rien épargné, et le tourisme au Zimbabwe a pris un sacré coup cette année. Si le pays pouvait financer la gestion de ses parcs et forêts avec le tourisme, comme des safaris ou des circuits, c’est aujourd’hui plus compliqué. Les parcs ont annoncé avoir perdu 70 % de leurs revenus suite à la chute libre du tourisme, qui ne risque pas de se relever prochainement. C’est le cas de plusieurs pays voisins, qui ont adopté la même technique. Par exemple, la Namibie a autorisé le meurtre de 287 éléphants sous la même forme.
Un massacre fructueux
Les gestionnaires des parcs se justifient d’abord par les coûts auxquels ils font face, comme le prix de l’essence des véhicules nécessaires pour contrôler la zone. Les bénéfices liés à ce massacre leur permettraient d’assurer la gestion de leur réserve naturelle. Ensuite, cela serait un moyen de « contrôler » la population d’éléphants, qui s’élève à 100 000 animaux. Enfin, cette chasse réduirait les attaques des éléphants sur les villages présents dans les parcs. En effet, celles-ci se sont multipliées récemment et mettent en danger leurs cultures et les habitants.
L’environnement menacé
Malgré ces justifications, il faut rappeler que ces éléphants font désormais partie des espèces menacées sur la liste rouge de l’UICN. Le nombre de pachydermes – braconnés pendant longtemps pour leur ivoire – a chuté d’environ 70 % ces dernières décennies. Avec cette récente décision, la boucherie ne semble pas près de s’arrêter, et pourrait menacer la biodiversité déjà bien amochée. De plus, les ONG présentes sur le territoire redoutent que cette tuerie n’engendre encore plus de violence. Les éléphants persécutés pourraient se venger sur les villageois et détériorer davantage leur relation. Cette opposition n’a cependant pas su se faire entendre, et le massacre devrait bien avoir lieu. Espérons que l’espèce subsistera.