Les légendes urbaines du Yéti et du Bigfoot, tout comme l’œuvre cinématographique centrée sur le colossal King Kong se seraient-elles inspirées du Gigantopithèque ? Toujours est-il que ce primate à la dénomination plus qu’évocatrice est le plus grand singe de tous les temps à n’avoir jamais foulé la planète. Voici ce que nous savons de lui aujourd’hui.
Une dent peu commune
C’est en 1935 qu’un paléontologue allemand s’est intéressé à une dentition deux fois plus importante que celle d’un gorille, retrouvée chez un apothicaire à Hong Kong. Le bocal la renfermant indiquait initialement « dents de dragon ». Après analyses, elle s’est avérée appartenir à un singe géant de 3 m de haut pour une masse pouvant atteindre les 500 kg. Les spécialistes lui ont par la suite donné le nom de Gigantopithèque (Gigantopithecus blacki).
Depuis cette époque, de nombreuses traces de ce primate (des mandibules et environ deux mille dents) ont été dénichées au Vietnam, en Indonésie et en Thaïlande. Ces trouvailles ont suggéré un habitat simiesque uniquement localisé dans cette région du globe, au cœur des forêts tropicales anciennes d’Asie du Sud-Est. L’ensemble de la communauté paléontologique estime que le Gigantopithèque serait apparu il y a deux millions d’années. Apparemment, ce (très) grand singe se serait physiquement rapproché de l’Orang-outan. Néanmoins, l’affirmation d’une carrure de 3 m de long ne fait pas l’unanimité. Certains spécialistes annoncent plutôt une hauteur de 2 m pour un poids de 180 à 300 kg.
Une espèce morte de faim
Le Gigantopithèque se serait éteint entre 300 000 et 100 000 ans avant notre ère, à l’époque du Pléistocène. Le singe géant se nourrissait exclusivement de végétaux et cela l’aurait conduit inexorablement à sa perte. En effet, il n’aurait pas survécu aux changements environnementaux, en particulier lors de l’appauvrissement en eaux des forêts. Ce bouleversement l’a donc contraint à disparaître, car son régime alimentaire ne pouvait s’adapter aussi rapidement aux pousses des savanes et autres terres sèches nouvellement apparues.
De la réalité à la fiction
Les cryptozoologistes aiment à penser que le Yéti des hauteurs gelées du Népal, ainsi que le Bigfoot des contrées nord-américaines font partie des descendants du Gigantopithèque. Pour l’heure, rien n’indique que ces bêtes mythiques soient une réalité, vivant bien camouflées quelque part. Les chercheurs ont une théorie quant à la naissance de ces légendes. Elles seraient apparues suite à la découverte de fossiles (désormais introuvables) de Gigantopithèques par les populations locales de jadis.
Comme vous l’avez constaté, les scientifiques sont certains de l’existence passée d’un singe aux proportions démesurées. Cependant, tout ce qui le concerne reste assez flou. Finalement, les questionnements sur le Gigantopithèque foisonnent et certaines réponses apportées jusque-là méritent encore de plus amples investigations.