Une récente vidéo mise en ligne par l’association pour les droits des animaux One Voice met en évidence les conditions absolument révoltantes dans lesquelles des visons élevés pour leur fourrure vivent au quotidien. Et ce n’est pas la première fois que des établissements français sont épinglés.
Un calvaire qui dure depuis des années
Difficile d’imaginer que les images très dures diffusées il y a peu ont été tournées sur le territoire français. Et pourtant, ce n’est pas la première fois que des élevages de visons (destinés à l’industrie de la fourrure) se font montrer du doigt pour maltraitance envers les animaux. En 2017 déjà, des vidéos tournées dans pas moins de 6 élevages avaient défrayé la chronique… En vain, car une seule de ces fermes avait fermé ses portes.
« Depuis 2017, nous demandons que le ministère de l’Écologie publie un arrêté de fermeture de tous les élevages français de visons. »
Devant l’inaction des autorités, l’association One Voice revient donc à la charge avec cette vidéo édifiante fournie par un lanceur d’alerte, composée d’images récoltées dans 4 établissements. Ceux-ci se situent en Eure-et-Loir (Champrond-en-Gâtine), en Haute-Saône (Montarlot-lès-Rioz), dans la Meuse (Spincour) et l’Orne (La Chapelle-d’Andaine). Le premier est d’ailleurs considéré comme le pire du pays.
Attention, les images qui suivent peuvent choquer.
Nouvelle enquête : plus que quatre élevages de visons en France… Fermons-les !
🚨Nouvelle enquête🚨Nous dévoilons ce à quoi ressemblent les quatre dernières fermes à fourrure du pays, avec des images tournées au mois d’août 2020. Elles sont mieux gardées, certaines sont en travaux – tendant ainsi à montrer que la disparition totale des fermes à fourrure en France n’est pas pour demain -, mais l’horreur dans les cages, elle, reste absolue. Les visons de «l’élevage de l’horreur», en Eure-et-Loir, sont moins nombreux : toutes les cages ne sont pas occupées, et la surpopulation n’est plus d’actualité. Mais l’air y est toujours irrespirable, les stalagmites de déjections toujours aussi hautes, quant aux visons… Avec nous, demandez la fermeture immédiate de l'élevage d’Eure-et-Loir, ainsi qu’un arrêté prévoyant le démantèlement des 3 autres d’ici la fin 2020, avec la prise en charge par l’État des animaux survivants. L’heure n’est plus aux mots, mais aux actes. Signez https://www.stop-fourrure.fr#petition #StopFourrure
Publiée par One Voice sur Dimanche 30 août 2020
Des conditions de vie exécrables
Si l’association se présente comme étant non violente, c’est sans doute pour mieux dénoncer la barbarie avec laquelle sont traités les visons qui survivent plus qu’ils ne vivent dans ces bâtiments. En plus d’être totalement insalubres, on y trouve des cages minuscules dans lesquelles sont enfermés des animaux chétifs, en proie à la faim et à la détresse physique et psychologique.
Certains vivent dans les déjections, à la recherche d’eau, victimes de maladies de peau et des yeux, d’autres sont dans un état on ne peut plus inadmissible : une partie de leur corps est déjà en putréfaction et bien sûr, ils ne bénéficient d’aucun soin médical… La détresse se traduit par des comportements extrêmes qui peuvent aller jusqu’au cannibalisme.

L’élevage de visons de moins en moins présent en Europe
Cette vidéo est l’occasion pour Muriel Arnal – présidente de One Voice – de rappeler que la France est à la traîne comparé à d’autres pays d’Europe, qui ont décidé d’agir de manière drastique contre les élevages de visons :
« Il reste 4 élevages de visons en France, 4 ! Les Pays-Bas ont décidé d’en fermer 160, la Finlande s’apprête à faire de même pour les 700 siens. Ici, en dépit des réunions qui se succèdent, rien ne se passe. Absolument rien. »
Car par delà la dénonciation indispensable de ces conditions de « vie » se dresse l’ombre du commerce de fourrure. Ironie de l’histoire : via un tweet, la fédération française des métiers de la fourrure a dénoncé les exactions de ces fermes : « Les professionnels français de la fourrure condamnent donc fermement la gestion sanitaire et le manque d’entretien de l’élevage d’Eure-et-Loir ». Non sans tacler au passage l’association dans d’autres tweets…
En attendant de voir quelle sera la réaction des autorités, One Voice a lancé une pétition en ligne pour demander la fermeture de ces derniers bastions de l’élevage de visons en France.