L’évolution des consciences a permis ces dernières années de mieux se rendre compte de la maltraitance dont les animaux sont encore trop souvent victimes par les êtres humains. Et s’il y a bien des lieux d’attraction qui ont défrayé la chronique à la suite d’enquêtes et de scandales, ce sont bien ceux accueillant des animaux aquatiques en captivité : orques, otaries, dauphins, etc. C’est notamment le cas du Parc Astérix qui nous intéresse aujourd’hui, et qui a pris la décision d’en finir avec l’exploitation des dauphins.
Un spectacle indissociable du Parc Astérix
Depuis son ouverture en 1989, le Parc Astérix a su se faire une place de choix dans le cœur des Français·e·s. Il est en effet rapidement l’un des parcs les plus fréquentés du pays. Et depuis ses débuts, il existe un spectacle phare : celui des dauphins, aujourd’hui au nombre de 8. Incontournable de cette structure, cette animation a pourtant fait son temps.
Arracher des animaux à leur milieu naturel pour les soumettre au stress et les dresser pour le plaisir des humains, les enfermer dans des bassins dans lesquels ils tournent en rond… Voilà des années qu’ONG et personnes sensibles à la case animale protestent contre l’exploitation et le sort des animaux dans ce type de structures, tout comme dans les cirques.
Une décision à saluer
À l’occasion d’une exclusivité accordée au journal Le Parisien, le directeur général du Parc Astérix a en effet annoncé la fin des dauphins et des otaries (au nombre de 5) dans le célèbre parc, une décision qui aurait été prise il y a trois ans. « Mais cela demande du temps de trouver la bonne solution pour le bien-être des animaux, surtout pour les dauphins », assure Nicolas Kremer pour justifier ces 3 années. Mais ce dernier botte en touche lorsqu’il s’agit d’évoquer la maltraitance des dauphins : « en fait, les associations considèrent que la captivité est une maltraitance… Mais je peux vous dire que nous avons toujours veillé au bien-être de nos animaux ».
La fin des delphinariums en France
Il ajoute même que cette décision « n’est pas une incitation à la fermeture d’autres delphinariums »… Mais voilà, en septembre dernier, « la fin de la présence d’orques et dauphins dans des delphinariums inadaptés » avait été annoncée par le ministère de la Transition écologique, sans toutefois plus de précisions sur une éventuelle échéance. De manière plus globale, le gouvernement s’est engagé à prendre des décisions contre la maltraitance animale. À ce propos, les débats concernant cette loi débuteront le 26 janvier.
Que vont devenir les dauphins ?
Le Parc Astérix s’est en effet félicité d’avoir réussi à « replacer » les 8 dauphins et 5 otaries qu’il abritait jusqu’alors. Ces derniers seront en effet transférés – vraisemblablement d’ici 2 mois – vers des structures européennes, « car nous savons que d’autres pays du monde n’offrent pas les mêmes garanties ». Et cela pose question… Pourquoi ne pas avoir choisi un sanctuaire, même s’ils sont « seulement à l’état de projet » ?
Est-ce vraiment un hasard si cette décision – dans les tiroirs depuis 3 ans donc – arrive suite à une année on ne peut plus difficile pour les parcs de loisir ? On peut se poser la question. Entretenir les bassins, nourrir les dauphins et assurer leur bonne santé, payer les personnes qui s’en occupent et qui les dressent, etc. Voilà autant d’exemples qui illustrent les dépenses importantes nécessaires au maintien des dauphins en captivité.
Pourquoi ne pas attendre le sanctuaire ?
En effet, s’il est évident qu’il faut saluer la décision du parc de ne plus considérer les dauphins comme des êtres de divertissement pour humains, on ne peut que regretter le fait que ceux qu’il reste vont être envoyés dans des structures similaires – même européennes. « Les delphinariums ont un vrai rôle dans la conservation, la connaissance scientifique des espèces et la sensibilisation du public à leur sauvegarde », a souhaité argumenter Nicolas Kremer lors de son entretien au Parisien.
Et pourtant, des sanctuaires sont en projet… Notamment celui de Lipsi, en Grèce, qui aura vocation à accueillir des dauphins issus de la captivité, ne pouvant pas retourner à la nature. C’est en effet ce que l’association C’est assez ! a voulu rappeler via le lancement d’une pétition sur la plateforme Mes opinions. Elle appelle les dirigeants du Parc Astérix à « ne pas se précipiter sur la solution soi-disant de « facilité » ».