Même si l’opinion publique reste en grande partie contre la corrida, il s’avère que la réalité est bien autre. Preuve en est une nouvelle fois, car le tribunal de Bayonne a refusé de condamner les organisateurs d’une corrida dans cette municipalité, après une plainte déposée par la SPA. Une vraie déception pour l’association.
L’éternel débat
C’est un débat qui semble aussi éternel que celui de la chasse, avec deux « camps » irréconciliables. D’une part, il y a les défenseurs des animaux qui dénoncent les mauvais traitements infligés à des animaux tués au cours d’un divertissement public. De l’autre, on observe les personnes qui refusent de renoncer à la corrida au nom de la préservation d’un patrimoine culturel et du respect des traditions régionales.
La SPA contre la corrida
Il y a quelques jours, la SPA a porté plainte contre Alain Lartigues (mandataire des arènes de Bayonne), l’ex-torero Juan Bautista puis la mairie de Bayonne pour complicité. L’accusation portait sur des « sévices graves ou acte de cruauté envers un animal ». D’autres plaintes similaires ayant été déposées dans les villes de Nîmes, Carcassonne, Dax et Béziers, la SPA avait espoir que la décision du tribunal de Bayonne fasse jurisprudence dans le cas d’une condamnation des organisateurs de corridas.
« 70% des personnes interrogées sont contre la corrida »
C’est en effet ce que l’avocat de la SPA – Nicolas Huc-Morel – a rappelé lors des débats qui ont eu lieu au début du mois de septembre. Si l’opinion publique a un avis tranché et clair, c’est loin d’être le cas dans la législation française. Car si la maltraitance envers les animaux est un crime condamné dans le Code Pénal, un alinéa stipule que ce n’est pas applicable « lorsqu’une tradition locale ininterrompue [est] invoquée ». C’est donc à ce titre que le tribunal de Bayonne a rebouté la SPA le 17 novembre dernier.
Un revers pour la défense des animaux
Sous prétexte que la ville organise régulièrement ce genre d’événement donc, la justice à préféré refuser de condamner les personnes mises en cause.
« Force est de constater que, dans les arènes de la localité bayonnaise, la tenue régulière de courses de taureaux remonte à une époque fort ancienne et n’a jamais été interrompue, sauf pendant les guerres mondiales, si ce n’est en cette année 2020 pour cause de crise sanitaire. »
On comprend donc rapidement qu’avec de tels raisonnements – dans le cadre de la loi en tout cas -, la lutte contre la corrida en France s’annonce difficile. Reste maintenant à voir les suites qui seront données aux plaintes déposées dans les autres villes nommées en début d’article. Réponse en 2021…