On croit bien faire en glissant un petit morceau de fromage sous la table ou en récompensant son chien d’une friandise « spéciale ». Surtout à l’approche des longues soirées d’automne, quand la convivialité rime trop souvent avec partage… et excès ! Mais si ces gestes paraissent anodins, ils cachent une réalité bien moins innocente : petit à petit, ce sont ces habitudes du quotidien qui font prendre du poids à nos compagnons. À la clé, une santé fragilisée et toute une panoplie de soucis évitables. Décryptage de ces routines qui pèsent lourd sur la balance, parfois à notre insu.
La tentation des friandises : plaisir pour lui, piège pour sa ligne
Difficile de résister à ces yeux suppliants et à la joie de notre chien lorsqu’il croque une friandise. Ce petit plaisir s’intègre vite au rituel, surtout entre deux promenades ou pour récompenser une attitude attendue. Après tout, une mini-croquette de plus, ce n’est « rien », non ? Pourtant, pour un animal de moins de quinze kilos, une simple bouchée supplémentaire équivaut souvent à un goûter entier pour un humain.
Pourquoi les chiens raffolent-ils de ces petits encas ? Leur odorat est exceptionnel, leur palais friand de nouveautés. Offrir une friandise, c’est stimuler leur curiosité et renforcer la complicité. Mais en y cédant trop fréquemment, le chien associe l’obéissance ou même la simple patience à une récompense alimentaire systématique, et son comportement alimentaire dérive rapidement vers une gourmandise excessive.
Le piège des calories cachées se joue en toute discrétion. Entre les friandises « light », les biscuits industriels et les restes « faits maison », le cumul est vite difficile à évaluer. Dix grammes de friandises pour un chien de petite taille représentent parfois plus de 15 % de sa ration calorique journalière ! Or, le surpoids s’installe doucement, sans que l’on ne s’en rende compte, au fil de ces petites concessions quotidiennes.
Là où la friandise était au départ exceptionnelle, elle devient rapidement une routine. Son intérêt éducatif s’efface, tandis que l’attente du chien se renforce : il quémande, insiste, obtient… et l’alimentation finit par rythmer sa journée au lieu de ne constituer qu’un bref moment de plaisir.
Les restes de table, un cadeau empoisonné que l’on ignore
Beaucoup pensent encore que partager son repas est un acte d’amour, voire une façon d’éviter le gâchis, notamment lors des repas familiaux où les restes s’accumulent. Pourtant, là réside l’un des plus grands ennemis de la silhouette canine : la cuisine familiale déborde de pièges invisibles pour leur métabolisme fragile.
Le fromage du plateau, le petit bout de rôti, la sauce de la blanquette… Autant d’aliments trop gras, trop salés ou inadaptés. Certains ingrédients, comme l’oignon, la ciboulette, ou même le raisin, sont purement toxiques pour les chiens. Mais même en dehors de ces exceptions notoires, chaque ajout fait exploser l’apport calorique journalier. Parfois, un simple fond de yaourt ou une croûte de pain supplémentaire suffisent à faire pencher la balance.
Quant à l’évaluation des quantités, elle est souvent erronée. Les habitudes familiales jouent contre l’animal : chacun pense ne donner « qu’un petit morceau », sans compter sur le cumul des « petits gestes » de tous les membres de la maison, y compris des enfants. À la fin de la journée, ce « rien du tout » s’ajoute à la ration principale… et les conséquences deviennent visibles sur la silhouette.
Savoir dire non : les clés pour préserver la silhouette et la vitalité de votre chien
Si la gamelle déborde, la prise de poids n’est jamais loin. Les signaux d’alerte ne trompent pas : essoufflement à la moindre balade, difficulté à sauter sur le canapé, poil terne, silhouette épaissie au niveau du flanc… Tous ces indices doivent attirer l’attention et inciter à rééquilibrer l’alimentation. L’automne, propice aux soirées gourmandes et au cocooning, représente la période idéale pour faire le point sur ces habitudes.
Heureusement, récompenser un chien ne rime pas systématiquement avec calories superflues. Les alternatives saines existent : un moment de jeu partagé, une balade supplémentaire, une caresse prolongée au coin du feu. Pour varier, quelques bâtonnets de carotte, de courgette ou de pomme (sans pépins, ni trognon) feront parfaitement l’affaire et n’apportent pratiquement aucune calorie.
La réussite passe par l’implication de toute la famille. Un tableau maison, un simple rappel sur le réfrigérateur, ou la désignation d’un responsable « friandise » peuvent suffire à inverser la tendance. L’essentiel est d’aligner tout le monde derrière une règle claire : la gourmandise, oui, mais pas au détriment de la santé.
Pour préserver la vitalité de son compagnon, il est donc crucial d’être vigilant quant à la quantité et la qualité de ce que l’on met dans sa gamelle… et sous la table. Donnez moins, mais donnez mieux : voilà la clé pour offrir à votre chien de belles années en pleine forme.
L’automne nous invite au partage, mais pourquoi ne pas transformer ces moments de complicité en occasions d’adopter de nouveaux réflexes ? Après tout, voir son chien plein d’énergie, alerte et heureux constitue certainement le plus beau cadeau à lui offrir tout au long de l’année.
