En mars dernier, le monde entier était atterré : Sudan, le dernier rhinocéros blanc mâle du Nord au monde, venait de mourir. Sa mort, qui signifiait la fin de l’espèce, laissait donc un goût amer aux associations de protection des animaux. Mais c’était sans compter sur la science qui, elle, n’a peut-être pas dit son dernier mot…
Des embryons in vitro
Mort à 45 ans, Sudan a laissé derrière lui sa fille et sa petite-fille, dernières représentantes de son espèce. Or, sans l’existence d’un mâle, la survie de l’espèce était vouée à l’échec. Toutefois, c’est ce que l’on croyait…
En prélevant des ovules sur des rhinocéros blancs du Sud et en les fécondant à du sperme congelé de rhinocéros blancs du Nord et du Sud, les chercheurs ont pu produire sept embryons pour le moment. « Notre but est d’avoir d’ici trois ans la naissance du premier petit rhinocéros blanc du Nord », confie Thomas Hildebrandt, de l’Institut Leibniz de recherche zoologique et animale de Berlin.

L’objectif est de réaliser rapidement une implantation sur une mère porteuse rhinocéros blanche du Sud, les deux dernières femelles du Nord ne pouvant pas supporter une grossesse. Toutefois, ce sont elles qui devront apprendre au petit rhinocéros à se comporter comme un Rhinocéros blanc du Nord. Il se peut même que les scientifiques obtiennent l’autorisation des autorités kenyanes pour prélever les ovocytes des deux femelles et ainsi créer un rhinocéros blanc « pur ».